BLACK-OUT

BLACK-OUT est une série de gravures réalisées à partir de photographies prises en soirée sur smartphone.

Ce processus implique à la fois une qualité d’image particulière (loin d’une esthétique photographique conventionnelle) et la possibilité d’un «laisser-aller», d’un regard désinhibé. Les images sélectionnées sont ensuite manipulées, détournées graphiquement pour produire une gravure singulière. Les différents filtres (photographie, dessin, essuyage, impression et retouches) décuplent la charge narrative et subjective de l’image.

Toutes ces gravures ont été mises à la disposition des enfants de la Crèche Parentale Le Petit Prince de Strasbourg. Elles sont devenues un support d’expression où le geste libre et inconscient de l’enfant vient se superposer à la technicité de la gravure. Ici, les deux traits dialoguent au même niveau. 

Ces gravures sont aussi le reflet d’un malaise social. Elles renvoient à une forme échappatoire, le black-out : la perte de conscience sous l’effet des drogues, un moyen de ne plus voir la réalité en face, de se créer, le temps d’un instant, un paradis artificiel. C’est la mise en relation de la candeur et de l’innocence des enfants avec la brutalité du monde réel. Un monde où les responsabilités, les charges de la vie quotidienne, sont, lorsque l’enfant grandit, de plus en plus présentes.

BLACK-OUT is a series of prints made from photographs taken during parties on a smartphone.

This process involves both a particular image quality (far from a conventional photographic aesthetic) and the possibility of complacency, an uninhibited look. The selected images are then manipulated, diverted graphically to produce a singular engraving. The various filters (photography, drawing, wiping, printing and retouching) increase the narrative and subjective charge of the image.

All these engravings were made available to children of the parent-run day care center “Le Petit Prince de Strasbourg”. They have become a medium of expression, where the free and unconscious gesture of the child is superimposed on the technicality of the engraving. Here, both strokes interact at the same level.

These engravings are also a reflection of a social unrest. They refer to a form of escape, the black-out: the loss of consciousness under the effect of drugs, a way to no longer see reality, to create, for a moment, an artificial paradise. It is the connection between the candor and the innocence of children with the brutality of the real world. A world where responsibilities, burdens of daily life, are, as the child grows, more and more present.